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02/08/2017

Sylvia Plath, Arbres d'hiver

 

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Premières heures

 

Vide, je renvoie l’écho du moindre bruit de pas.

Musée sans statues, grandiose avec ses piliers, portiques, rotondes.

Dans ma cour jaillit puis retombe une fontaine

Au cœur de nomme, aveugle au monde. Des lys de marbre

Exhalent leur pâleur come leur parfum.

 

Je m’imagine avec un vaste public,

Mère d’une blanche Niké et de plusieurs Apollon aux yeux nus.

À la place, les morts me blessent de leurs attentions, et il ne peut rien arriver.

Comme une infirmière muette et sans expression, la lune

Pose une main sur mon front.

 

Sylvia Plath, Arbres d’hiver, précédé de La Traversée, traduction de Françoise Morvan et Valérie Rouzeau, Poésie / Gallimard, 1999, p. 119.