28/12/2017
Sergueï Essenine, Journal d'un poète

Ne m’en veuillez pas, c’est ainsi ! je ne barguignerai pas avec les mots : elle est alourdie, affaissée, ma jolie tête dorée. Ne plus aimer ni la ville, ni mon village comment le souffrirais-je ? Je largue tout. Me laisse pousser la barbe. Et je vais bourlinguer en Russie. J’oublierai livres et poèmes, j’irai le ballot sur l’épaule — au noceur dans la steppe, on le sait, le vent fait fête comme à nul autre. Je puerai le raifort et l’oignon. Et troublant la torpeur du soir me moucherai...