13/01/2022
Vélimir Khlebnikov, Choix de poèmes

Bal de nuit Les filles tapaient du pied ferré sur le pré, sur le pré, sur le pré ! Les pesants peupliers s’ébattaient. Un tertre d’étoiles sans nombre — c’est l’œil des Tziganes dans l’ombre. Carrosse de l’obscurité les savates tapotaient. Sous le nuage-éventail, le silence, musant aux nues, près des buttes berce le bal et personne ne travaille le labour de sa charrue. Mais sous le lin, les glacis se dressent encore, tenaces. Par-delà la brève nuit les déluges des yeux...