05/05/2020
Paul Celan, Grille de parole

Un œil ouvert Heures, couleur mai, fraîches. Ce qui n’est plus à nommer, brûlant, audible dans la bouche. Voix de personne, à nouveau. Profondeur douloureuse de la prunelle : la paupière ne barre pas la route, le cil ne compte pas ce qui entre. Une larme, à demi, lentille plus aiguë, mobile, capte pour toi les images. Paul Celan, Grille de parole , traduction Martine Broda, 1991, p. 75.