17/01/2019
Henri Michaux, Textes épars 1950-1954

Dans l’ultime moment Le froid est en moi, vous qui criez près de moi Je quitte la maison aux mille gammes Dans mes nerfs sans graisse Le chariot de vos bruits fonce méchamment Défaite, défaite, étrange affaire En pleine journée, je m’étends, arbre abattu, Le tigre ne vit pas plus vieux que le cerf mais le tigre arrive toujours à temps pour tuer le cerf Par erreur le couteau d’un irrité est entré dans la poitrine mienne mais c’est toujours une ombre qui chasse une ombre, pour rejoindre les ombres...