Pierre Vinclair, Sans  adresse, café, nuit, indifférence

(59)   Le café noir au début d’un jour blanc : que le jour passe ­ et que le jour à suivre passe — passé à lire en attendant quoi ? Un réveil, un café et un livre. Que la vie passe, avec ou sans café oui ! Que la nuit arrive et m’engloutisse et me recrache au matin décoiffé, indifférent — et que le jour finisse. Pourtant un jour je retrouverai goût au café noir, à sa saveur amère et forte en gorge, à sa texture — à tout ce qui depuis si longtemps indiffère mon cœur, nerveux comme un moulin qui broie...

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