06/01/2021
Bernard Noël, L'été langue morte

L’été langue morte Chant I le monde n’est pas fini et quand le vent se ève notre visage est différent l’amour défait l’amour pour devenir plus que lui-même qui va mourir sait que la beauté est inexorable je regarde ton souffle tu t’évapores l’obscur du temps est un ongle derrière l’œil il faudrait tenir sa langue jusqu’au commencement du monde la lumière est terrible la mer ressasse tu cherches un point parmi le jour le présent est sans but sans contour et le sommet...