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Le baiser   Toute tiède encore du linge annulé Tu fermes les yeux et tu bouges Comme bouge un chant qui naît Vaguement mais de partout   Odorante et savoureuse Tu dépasses sans te perdre Les frontières de ton corps   Tu as enjambé le temps Te voici femme nouvelle Révélée à l’infini   Paul Éluard, Lingères légères , Seghers, 1945, np.

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