16/09/2017
Jules Supervielle, Le Corps tragique

Le milieu de la nuit Je vois ma plume au milieu de la nuit Qui met un peu de lumière autour d’elle. Mais la vapeur de la locomotive Entre ces murs de plus en plus rétive Qui me le dira d’où vient-elle ? J’ai beau penser fer, chaudière, charbon, Je ne vois pas à quoi je leur suis bon, Je ne sais plus d’où me viennent ces mots Ni l’alphabet dont les lettres cessèrent Si brusquement de m’être familières. Comme quelqu’un qui a perdu son cœur Je suis ailleurs jusqu’en mes profondeurs Et je...