06/06/2020
Jacques Réda, Retour au calme

Juin Entre les haies qui se rejoignent en ogives Et brillent ce matin comme un mur de vitraux De vent, de ciel et d’or mêlés de neige vive, Le chemin cesse d’avancer, pris d’engourdissement, On le dirait hanté d’une invisible foule Prête à chanter et dont les pas suspendus foulent À peine une herbe droite et qui déjà l’entend. À travers la chaleur qui s’élève en nuages Et des épaisseurs de parfums acides ou sucrés, On voit trembler au bout le plateau sans rivage, Net et luisant comme...