24/10/2018
Pascal Quignard, Les Larmes

(…) Les hommes ôtent leurs différentes peaux le soir. Puis ils approchent leur corps de la surface lisse de leur miroir. Ils s élavant le visage. Ils nettoient leurs crocs avec de petits bouts de bois. Ils essuient une à une leurs griffes. Ils frottent la paume de leurs mains en sorte d’écarter la crasse qui y a imprimée le jour. Ils éteignent la lumière. Nus — phosphorescents encore de la lumière qu’ils viennent d’anéantir — ils avancent dans le couloir puis pénètrent dans le noir de leur chambre. Ils ouvrent leurs draps et s’y glissent....