10/11/2014
Thomas Bernhard, Sur la terre comme en enfer

Tu ne sais rien, mon frère, de la nuit Tu ne sais rien, mon frère, de la nuit rien de ce tourment qui m'épuisait comme la poésie qui portait mon âme, rien de ces mille crépuscules, de ces mille miroirs qui me précipitent dans l'abîme. Tu ne sais rien, mon frère, de la nuit que j'ai dû traverser à gué comme le fleuve dont les âmes sont depuis longtemps étranglées par les mers, et tu ne sais rien de cette formule magique que notre Lune m'a révélé entre les branches mortes comme un fruit de...