24/10/2020
Cioran, Syllogismes de l'amertume

Une poésie digne de ce nom commence par l’expérience de la fatalité. Il n’y a que les mauvais poètes qui soient libres . Une vogue philosophique s’impose comme une vogue gastronomique : on ne réfute pas plus une idée qu’une sauce. Au rebours des plaisirs, les douleurs ne conduisent pas à la satiété. Il n’est point de lépreux blasé . Rien ne nous flatte tant que l’obsession de la mort ; l’ obsession , et non la mort. Cioran, Syllogismes de l’amertume , Idées / Gallimard, 1976, p. 30, 31, 59, 59.