19/07/2018
Umberto Saba, Il Canzionere

En train Je regarde les arbres dépouillés, la campagne déserte aux couleurs de l’hiver. C’est à toi que je pense toi qui t’éloignes, que je viens de laisser. Le soir pose comme un feu rose sur les maisons, sur les troupeaux ; le train qui fuit fait se retourner par sa course folle quelque jeune animal, des poules bigarrées. Mon cœur est déchiré tandis qu’il sent qu’il ne vit plus dans ta poitrine. Toute angoisse se tait auprès de celle-là. Et c’est à peine si la dure vie résiste à tant de...