10/11/2023
Jules Supervielle, Le Forçat innocent

Solitude au grand cœur encombré par les glaces, Comment me pourrais-tu donner cette chaleur Qui te manque et dont le regret nous embarrasse Et vient nous faire peur ? Va-t’en, nous ne saurions rien faire l’un de l’autre, Nous pourrions tout au plus échanger nos glaçons Et rester un moment les regarder fondre Sous la sombre chaleur qui consume nos fronts. Jules Supervielle, Œuvres poétiques complètes , Pléiade/Gallimard, 1999, p. 241.