20/06/2024
Fernando Pessoa, Le violon enchanté
Anamnèse Quelque part où jamais je ne vivrai Le jardin d’un palais renferme Une telle beauté que j’ai mal d’en rêver. Là, jalonnant d’immémoriaux sentiers, Prénatales, de grandes fleurs Rappellent ma vie perdue, avant Dieu. Là j’étais heureux et l’enfant Qui jouissait de fraîches ombres Où se sentir non sans douceur un exilé, On m’arracha toutes ces choses vraies au loin. Ô mes patries perdues ! Mon enfance avant Nuit et Jour ! Fernando Pessoa, Le violon enchanté ,...