28/07/2017
Colette, Pour un herbier

Mes anémones que voici ont l’œil sec. Elles ont quitté en décembre la Nice horticole, la sévère industrie qui ne badine pas avec la fleur et n’admet pas cette poésie, le désordre des corolles, la confusion des couleurs. Elles ont voyagé sans boire et n’en sont pas mortes, mais évanouies seulement. Elles m’arrivèrent prostrées, closes, et ne montrèrent d’abord que l’extérieur de leurs pétales, terne, cannelé, un peu poilu, que leur feuillage de gros persil qui se réclame du potager plutôt que de la plate-bande. Les pâles promesses d’écarlate, de...